Note de Jean-Philippe et Audrey 3/5

Description

Qui aurait cru que l’honorable Jean Tremblay du Saguenay, après s’être démarqué dans le domaine des affaires et avoir été réélu maire de son patelin à multiples reprises, caresserait maintenant l’ambition de révéler ses talents d’acteur, en prêtant sa voix à un scénario créé sur mesure pour lui chez Escaparium?

Une injustice de longue date

Les jeux d’évasion étant basés sur le mystère, il fallait trouver une part de sa vie encore méconnue, obscure, quitte à l’inventer de toutes pièces. Mais l’on n’a pas besoin de dériver très loin des faits historiques pour présumer que l’heureux sort du maire Tremblay a bien dû faire quelques envieux. Imaginons un instant que cette convoitise persiste et ronge certains de la moelle jusqu’à l’âme depuis l’enfance.

Il est vrai qu’à la petite école déjà, Jeannot Tremblay récoltait les honneurs, devançant même ceux qui, autour de lui, travaillaient d’arrache-pied.

Parmi ces élèves acharnés qui le secondaient se trouvait Paul.

Déjà anxieux et désireux à l’extrême, à 7 ans, d’être enfin reconnu, Paul se souvient du jour où, déclassé une nouvelle fois par Jean, il avait croulé en larmes dans un coin de la cour et avait été surpris par la petite Linda. Doucement, elle l’avait consolé, lui avait promis que son jour de gloire viendrait. Ce qui s’annonçait comme la plus grosse défaite de sa jeune existence était soudainement devenu le plus beau jour de sa vie.

Il y avait cru, à cette promesse, et elle l’avait poussé à s’acharner jusqu’à obtenir une bourse d’études pour l’Université Laval. Mais il avait dû y renoncer in extremis, pour reprendre le magasin familial, après l’infarctus de son père. En voyant Tremblay partir sans lui vers cette alma mater de ses rêves, Paul a alors tenté de tenir bon, se disant que, pour une fois, son rival de toujours lui laisserait enfin le champ libre. Paul avait donc repris goût à la vie et s’était même laissé passionner par la vie politique de son patelin. En préparant ses premières allocutions, il ne pouvait s’empêcher de s’imaginer, avec le sourire, la Linda de son enfance : elle lui avait confié qu’un jour, elle épouserait le roi de la ville.

Le roi de la ville

Après une décennie d’absence, il n’avait cependant fallu que quelques beaux discours à Jean Tremblay, gros diplôme en poche, pour faire tourner le cœur des filles et la tête de ses concitoyens. Jamais Paul n’aurait cru que lui, qui était resté auprès des siens, pour sa famille, à écouter les petits soucis de tous les clients du magasin, serait ainsi battu à plate couture par Tremblay en un seul débat électoral. Complètement déboussolé, Paul s’était désintéressé du magasin, dont la situation, déjà précaire, s’était aggravée. Les menaces de certains prêteurs menaçants l’avaient même amené à se munir d’une arme.

Il avait presque fallu les supplications de sa mère pour que Paul ravale son orgueil et aille demander une subvention à la mairie pour son commerce. Après avoir reçu la lettre de refus, signée de la main de Tremblay, Paul avait insisté pour rencontrer le maire, chez lui s’il le fallait.

Quelques paroles fatales

Ce jour fatal de leur rencontre, Jean, caressant un jonc à son annulaire gauche, était demeuré étonnamment distant, presque rêveur, devant la hargne à peine dissimulée de Paul. Puis, une voix se fit entendre à l’interphone. Une voix que Paul n’avait jamais oubliée, puisqu’il n’avait cessé de guetter, de loin, celle qui la portait, en espérant trouver le courage de lui parler à nouveau. Et cette voix disait « C’est Linda, mon amour, je te reparle bientôt. Tu me manques déjà, Jean. ».

Cet appel du sort fut l’injustice de trop : celui qui a guidé les pas de Paul vers le revolver de son coffre à gants, dont deux balles ont terminé leur trajectoire dans la tête de Jean.

Sans être criminel de profession, vous savez qu’un tel crime exige que l’on efface toutes ses traces. Après tout, n’étant pas le plus proche parmi les ambitieux et les rancuniers entourant tout homme politique, Paul ne sera assurément pas le premier de la liste des suspects, surtout s’il sait laisser quelques indices pour détourner l’attention. Mais il lui faudra faire vite : Linda a annoncé sa venue dans soixante minutes.

Oserez-vous, durant une heure, vous mettre dans la peau de celui qui est toujours demeuré dans l’ombre? C’est dans une salle unique, aménagée avec du mobilier d’époque, que vous incarnez Paul, son meurtrier. Il va falloir vous disculper de votre crime…

Mots-clés : Escaparium, jeu d’évasion, personnage historique, rival, homicide

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Critique

Amateurs d’aventures, passez votre chemin. Il n’y a rien de rocambolesque dans cette pièce.

Malgré un décor et une bande sonore bien adaptés, il n’y a pas réellement de côté immersif à la salle, mais plus une série de résolutions d’énigmes dans un thème culturel avec des clins d’œil à Jean Tremblay et à la région.

« Chers citoyens de Chicoutimi et Chicoutimi-Nord… »

Les Saguenéens auront plus d’affinités à faire le scénario qu’un simple joueur « lambda ». Escaparium a pour le moins rendu un bel hommage à son ancien représentant, et c’est tout à son honneur.

Même si la salle paraît petite, chaque recoin regorge de problèmes à résoudre; beaucoup d’énigmes sont présentes; vous aurez l’esprit bien occupé pendant 1h.

Un vrai casse-tête saguenéen

Les amateurs de cadenas et codes seront servis. Le déroulement du scénario est non linéaire, mais assez répétitif : on cherche un code numérique ou alphabétique, on ouvre un cadenas, on prend nos indices et on continue, ainsi de suite… il n’y a pas de réels mécanismes; on sent, par sa simplicité, que c’est une des premières salles faites par l’entreprise, avec néanmoins un souci de bien faire et de mettre en avant le personnage présenté.

Il ne faut toutefois pas sous-estimer la qualité des énigmes qui restent présentes et très cérébrales.

Il sera difficile à 2 d’élucider le tout, c’est pourquoi nous recommandons un nombre minimum de 3 à 4 joueurs pour être « confortables ». Par contre, nous ne recommandons pas cette salle pour de jeunes enfants. Si vous avez quelques difficultés, un interphone sera à votre disposition dans la salle pour que votre maître de jeu vous guide.

Nous avons eu du plaisir à faire marcher nos neurones même si le thème et le décor de la pièce ne nous ont pas « transcendés ». Avec un réel souci d’authenticité, et une histoire qui alimentera la culture des habitants du Saguenay, la salle se présente comme un bon challenge pour les amateurs d’énigmes pures.

Merci à Marie-Claude Lavoie, la propriétaire, de nous avoir accueilli parmi les siens!

Audrey et Jean-Philippe

Détails:

14 ans et plus (suggéré), 3 à 6 participants, 60 minutes, 26$

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- de 4 joueurs

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